Un très bel article dans M le Monde sur Chrysoula Zacharopoulou
Une combattante de l’endométriose
En annonçant la nouvelle stratégie de prise en charge de l’endométriose, Emmanuel Macron a tenu à remercier la « docteure Chrysoula Zacharopoulou pour son engagement ». Cette chirurgienne et gynécologue de formation avait sollicité Julie Gayet pour fonder, en 2015, l’association Info-endométrioseafin de sensibiliser la société et les médias à cette maladie associée à des règles très douloureuses.
Chrysoula Zacharopoulo, 45 ans, se réjouit qu’une « maladie qui touche une femme sur dix dans tous les aspects de [sa] vie devienne une cause nationale ». Qu’importent les critiques sur le flou financier qui entoure plusieurs points et sur l’avis défavorable du gouvernement concernant l’adoption au Parlement d’une résolution pour reconnaître l’endométriose comme une affection de longue durée. « Je refuse de tout politiser », souligne celle qui, dès 2009, assure avoir été choquée par le silence des hôpitaux français sur le sujet.
Une femme tardivement investie en politique
Née à Sparte, fille d’un militaire, cette europhile franco-grecque a d’abord étudié et vécu quinze ans en Italie avant de s’installer en France, en 2007. C’est par le biais de son engagement dans la lutte contre l’endométriose qu’elle commence à graviter autour des cercles politiques. En 2014, elle rencontre Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre des droits des femmes. Chirurgienne à l’hôpital militaire de Saint-Mandé, Chrysoula Zacharopoulou n’est pas encartée mais continue son lobbying associatif à partir de 2017 auprès de Marlène Schiappa, la secrétaire d’Etat chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes.
Cochant les cases « société civile » et « transnationale », elle est repérée par La République en marche et propulsée au moment des européennes de 2019. Elle siège, depuis, dans le groupe centriste et libéral Renew tout en continuant à exercer à l’hôpital un jour par semaine. Au pic de la crise sanitaire, elle a d’ailleurs donné un coup de main aux unités Covid-19.
Une opposante aux démocraties illibérales
Cette parlementaire européenne se définit comme une « humaniste ». Inquiète de la « xénophobie de la droite et de l’extrême droite », elle déploie la rhétorique macronienne du clivage entre « progressistes » et « nationalistes ». Admiratrice de Gisèle Halimi, elle dénonce les restrictions drastiques au droit à l’avortement en Pologne et l’érosion de la liberté de la presse en Hongrie. A ce titre, elle soutient l’idée de conditionner les aides européennes au respect de l’Etat de droit. Quand on l’interroge sur la politique migratoire française, parfois critiquée par l’aile gauche de la Macronie, la députée élude : « La question de l’immigration est européenne. Macron a un vrai leadership. »
Une dirigeante d’Ovax au bilan mitigé
Chrysoula Zacharopoulou est depuis avril 2021 coprésidente du conseil des actionnaires de Covax, un programme public-privé dirigé par des institutions internationales comme l’OMS. Censée lutter contre la fracture vaccinale entre les pays riches et les pays pauvres, cette organisation, qualifiée de « bordel absolu » par Yannick Jadot, est critiquée pour ses promesses non tenues. L’objectif de 2021 était de livrer 2 milliards de doses aux pays dans le besoin. Dans les faits, seulement 600 millions de doses ont été acheminées. Consciente des difficultés d’approvisionnement et du manque de sensibilisation vaccinale dans des pays comme « le Rwanda ou le Sénégal », elle défend tout de même ce « mécanisme inédit de solidarité internationale ».
Ismaël El Bou-Cottereau
Pour continuer...
1/24
Vous souhaitez
nous aider ?
Soutenez
Info-endométriose
Grâce à votre générosité nous pouvons mener à bien nos missions : informer, libérer les paroles, les créativités et les initiatives pour progresser sur l’endométriose.
Devenir
bénévole
Devenir bénévole pour Info-Endométriose, c’est participer à la vie et aux actions de l’association.
Adhérer à
notre asso
Découvrez comment devenir adhérent.e à l'association Info-endométriose ! Aidez l'association à mener son combat